Ma chère lectrice, mon cher lecteur,
Ainsi Elon Musk voudrait-il racheter Twitter tandis que Vanguard s’y oppose.
Et qu’est-ce que cela pourrait-il bien nous faire ?
Il se trouve que ce petit fil qui dépasse pourrait entraîner toute la pelote avec lui jusqu’à une recomposition médiatique ; voire une redéfinition de nos régimes de droit.
Il se trouve également que nous sommes face à un cas où la spéculation est utile autant que lucrative : Ce n’est pas si fréquent.
Notre système à bout de souffle ne peut se maintenir qu’en finissant sa mue vers un État policier, à la manière de l’URSS qui était foutue en 1921 mais survécut 70 ans de plus grâce à la répression.
C’est pour cela que la liberté d’expression que nous aurions pu croire acquise dans nos démocraties libérales est en train de disparaître à toute vitesse : Il ne faudrait pas nous apercevoir que le roi est nu… Ou plutôt, car cela est impossible à masquer, il ne faudrait pas nous apercevoir que nous savons tous que le roi est nu.
Twitter : la place du village mondial
Elon Musk estime que Twitter est devenu de facto la place du village mondial : Là où les informations s’échangent.
Rares sont les invités de plateaux TV qui n’aient été repérés d’abord sur Twitter. Même si vous n’utilisez pas Twitter, il est fort probable que les gens qui vous informent, eux l’utilisent : Vous êtes concerné au premier chef.
Mais que se passe-t-il si vous mettez au centre du village un peloton de gendarmerie qui vous empêche d’exprimer vos idées et opinions librement ?
La place se videra.
Et c’est exactement le problème de Twitter. C’est exactement le problème de nos sociétés en train de se raidir.
Twitter est le plus petit des gros : Un maillon faible du système
Twitter est important, non pas car c’est le plus gros réseau social, mais parce que c’est le plus petit des gros.
Alors que 2 milliards de personnes utilisent Facebook chaque jour qui pèse 600 milliards en Bourse… Ils ne sont « que » 200 millions sur Twitter qui ne vaut « que » 40 milliards.
Non seulement, Twitter est financièrement à la portée d’Elon Musk mais également de concurrents comme Gettr.
Gettr est ce concurrent de Twitter créé il y a moins d’un an par un ancien membre de l’équipe de campagne de Donald Trump et déjà fort de 700 000 utilisateurs.
Depuis son éviction de Twitter, Donald Trump travaille également à une alternative qui semble en perdition. Il pourrait alors rejoindre Gettr et donner un coup de fouet à l’adoption de ce concurrent de Twitter qui commence également à prospérer en France.
Cela serait catastrophique pour Twitter.
Bien sûr, personne n’irait sur Gettr si la censure arbitraire ne sévissait sur Twitter.
C’est le monopole qui fait la valeur
Et c’est ce que Musk a bien compris : Il veut prendre le contrôle de Twitter afin d’y rétablir la liberté d’expression pour éviter que ne coule le bateau au sein duquel il a plus de 80 millions d’abonnés.
Musk a bien un intérêt personnel à ce que Twitter ne sombre pas dans la censure et le déclin : Il se trouve que cet intérêt rejoint le nôtre aujourd’hui.
Mais que fait donc le conseil d’administration de Twitter ? Eux aussi devraient se battre pour le succès de Twitter.
Effectivement, le fondateur de Twitter, Jack Dorsey a fini par démissionner de son poste de PDG cet hiver à la suite de mauvais résultats répétés tant sur le front des utilisateurs que celui des revenus.
En effet, l’activisme politique de Dorsey depuis l’élection de Trump est un frein à l’adoption de Twitter et son désintérêt voire sa réticence à monétiser le réseau pèse sur les finances et la croissance du groupe.
Pour autant, Musk avait toujours défendu Dorsey… Et l’on comprend aujourd’hui pourquoi.
Musk surgit sur le chemin de la bien-pensance consuméro-propagandaire
Jack Dorsey a été remplacé au mois de novembre par son directeur technique Parag Agrawal : Et c’est une très mauvaise nouvelle.
Non seulement Agrawal est-il un fervent défenseur de la répression des opinions non conformes, mais le petit autocrate est surtout un bon soldat, très fort pour créer des nouveaux boutons et fonctionnalités astucieuses mais beaucoup moins pour analyser les évolutions au sein de nos sociétés et développer une vision à long terme pour son groupe.
Cela signifie qu’avec Agrawal, Twitter risque fort de se transformer en une sorte de LinkedIn avec une prise de pouvoir par les marques et les grands groupes qui y mettront de plus en plus de pub et pubs déguisées et la disparition rapide des non conformes, que Musk finira par rejoindre tôt ou tard et il le sait très bien. La tendance est déjà dessinée.
Agrawal, d’origine indienne, a oublié que les vaches étaient sacrées et qu’il valait bien mieux les traire chaque jour que les emmener à l’abattoir pour les dépecer.
Nous voyons là tout l’intérêt de Vanguard de s’opposer à Elon Musk.
Paradoxalement, c’est Vanguard qui se comporte en actionnaire prédateur
Vanguard est le 2e plus gros gestionnaire d’actifs après BlackRock avec 7 000 milliards de dollars sous gestion.
À la différence de BlackRock, Vanguard ne faisait pas jusqu’ici de raid actionnarial. Il y avait une bonne raison à cela : Jusqu’à récemment, leurs fonds étaient gérés presque exclusivement de manière passive. Cela signifie qu’ils n’avaient pas la liberté d’acheter ou vendre des actions par eux-mêmes. Ils corrigent ce « défaut » depuis quelques années et ils ont désormais plus de 1 000 milliards gérés activement.
Avec Twitter, ils viennent d’entrer dans la cour des prédateurs en montant agressivement au capital de Twitter afin d’en piquer la place de premier actionnaire à Elon Musk.
Si Musk n’a aucune envie de voir Twitter se transformer en temple de bien-pensance consumériste, c’est tout l’intérêt de Vanguard, actionnaire de toutes ces multinationales et dont la survie, à l’instar de BlackRock, dépend de celle du système actuel… Et donc de la mise en place d’un État policier.
Bien sûr, dans un tel environnement Twitter n’aurait plus beaucoup d’intérêt, alors autant faire tout l’argent que l’on peut tout de suite avant de sacrifier le petit oiseau bleu aux pépiements finalement inopportuns.
Le prédateur n’est pas qui l’on croit et Vanguard sacrifie Twitter bien plus sûrement qu’Elon Musk qui n’en est pas à son coup d’essai.
La réponse de Twitter donne déjà raison à Musk…
Pour l’instant, Twitter a répondu à l’offre de Musk en activant une clause de protection afin de le gêner dans sa manœuvre : Si Musk dépasse les 15 % dans Twitter, la société émettra de nouvelles actions à prix cassé auprès de ses actionnaires historiques afin de diluer la participation de Musk et gêner sa prise de pouvoir.
Cette clause est assez fautivement appelée « poison pill » que l’on pourrait traduire par pilule de cyanure comme si le conseil d’administration préférait se suicider que de passer sous le contrôle d’un actionnaire non désiré.
L’émission inconsidérée de nouvelles actions peut envoyer l’entreprise au tapis ainsi que devant les tribunaux.
En effet, un conseil d’administration est légalement obligé de préserver l’intérêt de ses actionnaires y compris en leur proposant une offre de rachat, même hostile aux dirigeants, si celle-ci sert leurs intérêts.
Mais historiquement, l’activation de « poison pill » dans des groupes comme Twitter signifie plutôt que celui-ci est sous-valorisé et qu’un rattrapage est exigé.
Ainsi, en 2005 Oracle a racheté Peoplesoft pour 10 milliards de dollars à la suite de 18 mois de bataille judiciaire autour d’une poison pill qui échoua à dissuader Larry Ellison mais permit de doubler son offre initialement de 5,1 milliards.
Fin 2012, Netflix activa également une poison pill face à Carl Icahn qui avait acheté 10 % de la société. Il ne pût continuer à monter au capital et prendre le contrôle de Netflix car c’est le cours qui s’envola quelques mois plus tard et permis à Icahn une plus-value de 457 % en 14 mois.
Peut-être commencez-vous à comprendre que l’activation d’un poison pill est l’un des rares moments où les petits porteurs peuvent retirer leur épingle du jeu face aux gros qui s’entre-dévorent et font s’envoler les cours de Bourses.
Prenons le cas de Twitter : Elon Musk propose une prime de 38 % au moment de l’offre à 54,20 $.
Au moment où j’écris ces lignes, le cours de Twitter est à 45 $ soit 20 % en dessous de l’offre de Musk.
Musk a fixé un plancher à 54 $… Profitez-en
Tant que le cours reste en dessous de 54,20 $, le conseil d’administration est à la merci de Musk qui fera valoir en justice que le conseil d’administration N’a PAS servi l’intérêt de ses actionnaires en refusant une offre avantageuse.
Dans ce cas, Musk pourrait aller au bout et vous aurez toutes les chances de faire une plus-value de 20 % en vous faisant racheter vos actions par Elon Musk.
Et si le cours monte au-dessus de 54,20 $… Eh bien vous aurez aussi gagné.
Mais ce genre de guerre ne fait pas les moyennes et autant l’offre de Musk est un plancher qui vous protège à la baisse, autant le cours pourrait bien s’envoler à la hausse pendant la bagarre entre Musk et Vanguard.
Imaginez Musk qui fait pression à la baisse, encore et encore avant de relâcher d’un coup faisant s’envoler le cours.
Connaissant assez bien les coups financiers de cet animal de Musk, cette hypothèse me semble fort plausible.
En effet, Musk a annoncé qu’il n’augmenterait pas son offre mais qu’il avait un « plan B ». Et il se pourrait bien que ce plan B consiste à utiliser son incroyable popularité sur Twitter pour emmener une partie des utilisateurs sur Gettr ou ailleurs en faisant paniquer les cours avant de revenir sur Twitter pour mieux les faire s’envoler.
En faisant cela, Musk construit une alternative à Twitter tout en se gardant la possibilité de mettre la main sur le réseau.
Et vous, dans tous les cas vous aurez gagné : Soit vous aurez préservé un peu de liberté sur Twitter et fait un petit bénéfice, soit vous aurez fait payer très cher le détournement de Twitter en cellule de bien-pensance consuméro-propagandaire par Vanguard et Cie.
Mais cela reste un coup, une spéculation dans laquelle rentrer en 3 ou 4 fois au cours des 12 prochains mois avec le cœur bien accroché car cela risque de tanguer fort et il existe un petit risque que Musk fasse craquer Twitter à la baisse.
Mais ce n’est pas tout : À long terme, peu importe que Twitter appartienne à Vanguard ou Elon Musk.
La seule manière de régler le problème des GAFAM
Tant que le bien commun d’un réseau d’information comme Twitter sera privé, il finira par être détourné.
Vous me direz qu’il le serait plus encore s’il était public et je suis bien d’accord.
Il existe pourtant une manière simple et un mot compliqué pour résoudre nos problèmes. : L’interopérabilité.
Plutôt que de nationaliser Twitter et les GAFAM, il serait bien plus judicieux de les obliger à être interopérables.
Cela signifie que tout autre réseau, Gettr ou autre, puisse recevoir et envoyer des messages de Twitter.
Ce combat est porté depuis des années par la Quadrature du Net qui a publié un long article sur le sujet ICI.
Cela vous paraît peut-être bizarre, c’est pourtant la situation actuelle qui est grotesque.
Prenez l’exemple de la téléphonie mobile ou plus simplement… De l’email.
Vos téléphones sont interopérables et vous n’imaginez même pas qu’il en soit autrement : Imaginez le calvaire si vous ne pouviez appeler un numéro Orange depuis un Bouygues ou envoyer un SMS à un ami sur SFR ou Free !
C’est pourtant exactement ce qui se passe entre les réseaux Telegram et WhatsApp ou Twitter et Gettr.
Sans interopérabilité, vous ne pourriez même pas lire cet email si vous n’aviez pas la même messagerie que moi ou y accéder sur LES InternetS si tous les réseaux interconnectés n’étaient pas interopérables. Impensable !
En y réfléchissant un instant, on se rend vite compte que cela devrait être pareil pour Twitter, Facebook, Instagram, Youtube, Uber etc.
D’un point de vue client, ce serait le rêve ! Plus besoin d’avoir Telegram, Signal, WhatsApp, Twitter, Gettr, Parler et 3 applications de taxis pour les parisiens.
D’un point de vue réglementaire, cela serait également vertueux, cela redonnerait du pouvoir aux utilisateurs qui pourraient choisir parmi les opérateurs les servant le mieux plutôt que d’être forcé de se conformer ou de se faire virer.
Bien sûr, d’un point de vue investissement, cela signifierait l’effondrement de tous ces groupes qui n’apportent finalement guère de valeur qui ne soit reproductible très facilement mais prélèvent une rente de monopole.
Code is Law : Twitter n’est pas seulement un réseau
Mais cela signifie également une mise en danger… De nos parlements et de la fabrique de la loi elle-même telle que nous la concevons aujourd’hui. Je vous parle régulièrement de Code is Law et comment le droit a migré des textes de loi aux lignes de code.
Aujourd’hui, les parlements, qui n’y comprennent rien mais ne rêvent que de centraliser la loi et toute décision pour exercer leurs petits pouvoirs sont trop heureux d’avoir ces géants qui les légitiment autant qu’ils les dépossèdent.
Mais les éclater façon puzzle reviendrait à redonner un pouvoir politique directement au peuple par les choix qu’ils feront, par les codes qu’ils utiliseront… Code is Law.
J’entends déjà la petite musique : Les gens sont trop cons pour faire ces choix. Peut-être, mais comme l’a récemment rappelé Charles Gave, ce sont toujours les gueux qui ont sauvé la France, jamais les bourgeois.
Dans le cas de Twitter, l’alternative interopérable existe déjà et s’appelle Mastodon.
Mais nous voyons bien que pour décoller ces réseaux ont besoin que de grandes figurent emmènent avec elles leurs communautés car ces réseaux n’ont de valeur que par le nombre de personnes qu’ils connectent. Sans interopérabilité, c’est particulièrement fastidieux.
Et encore…
Jusqu’ici, les influenceurs préfèrent prendre leur chèque mais pas de risque. Mais cela changera un jour et sans doute plus vite que vous ne le pensez car la révolte populaire gronde et s’organise.
En attendant, je ne peux que vous encourager à ouvrir un compte Gettr, aller explorer Mastodon et l’idée de l’interopérabilité ; de diffuser autour de vous ce papier, car plus nombreux nous serons plus forts nous deviendrons.
Et pour ceux qui ne sont pas contre une spéculation intelligente et utile, achetez donc du TWITTER en dessous de 54,20 $ en 3 ou 4 fois dans les 12 prochains mois.
À votre bonne fortune,
Guy de La Fortelle
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À votre bonne fortune,
Guy de La Fortelle